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La grande conjonction Jupiter-Saturne

Jupiter avec ses quatre grands satellites et Saturne photographiés le 22 décembre 2020 à 18h00, le lendemain de la conjonction. Les deux planètes sont distantes de 9 minutes d’arc, 3 minutes d’arc de plus que le 21 décembre. Photo de Roland à Montréjeau avec le télescope Maksutov SW 102/1300 et la caméra ASI385. Les deux planètes ont des luminosités assez différentes. Pour rendre visibles les deux planètes sur la même photo, Roland a fait un photomontage mais en respectant la distance entre les deux objets. Cliquer sur la photo pour l’agrandir.

Un rendez-vous qui n’a lieu que tous les 20 ans

Le ciel est resté gris au-dessus du Comminges le 21 décembere 2020, le jour J de la grande conjonction entre Jupiter et Saturne. Pas mal de nuages le lendemain aussi, mais Roland (photo ci-dessus) et Tore (photo du bas) ont reussi à capter l’événement juste avant que les deux planètes se soient couchées à l’ouest.

La période orbitale de Saturne étant de 29,5 années et celle de Jupiter de 11,9 années, on peut calculer que Jupiter « rattrape » Saturne tous les 20 ans (19,86 ans très exactement). Si une conjonction entre Jupiter et Saturne a eu lieu en décembre 2020, cela signifie qu’une conjonction a eu lieu aussi en 2000 (le 28 mai très précisément) et que la prochaine suivra en 2040 (le 31 octobre).

Les plans orbitaux des deux planètes sont légèrement différents et l’orbite de Saturne est inclinée de 1,25 degré sur celle de Jupiter. Lors d’une conjonction, les planètes peuvent se trouver en n’importe quel point de leur orbite, si bien que la distance minimum sur le ciel peut varier entre 0 degré (conjonction juste à l’intersection des orbites) et 1,25 degré (75 minutes d’arc).

Conjonctions Jupiter-Saturne sur 4000 ans, avec les distances minimales. Sur les 200 conjonctions dans cette période, environ une dizaine sont comparables ou plus serrées que celle du 21 décembre 2020. Les dernières conjonctions les plus serrées datent de 1623 (difficilement observable) et de 1226. On retrouve des paires de conjonctions serrées à des intervalles de 60 ans (2020, 2080) résultant du fait que 60 ans correspond à peu près à 2 périodes orbitales de Saturne et 5 périodes de Jupiter.
La conjonction photographiée par Tore le 22 décembre 2020 à 18h28 à Latoue avec le télescope Celestron C11 et la caméra ASI224. Ici la luminosité des deux planètes a été équilibrée à l’aide de Photoshop.

Mars à l’opposition

Cet automne, la planète Mars a dominé le ciel nocturne. Le 13 octobre elle est passée à l’opposition, c’est-à-dire que le Soleil, la Terre et Mars se sont trouvés sur une ligne droite. En plus, Mars n’est pas loin de son périhélie, point sur son orbite elliptique le plus proche du Soleil. Par conséquent, une situation idéale pour observer la planète rouge.

Mars photographiée par Roland à Montréjeau le 1er novembre 2020 à 21h58

Les conditions météorologiques s’y sont rarement prêtées, et même pendant de rares nuits étoilées, il y avait beaucoup de turbulences et d’humidité dans l’atmosphère.  Cependant, fin octobre et début novembre, Roland (en haut) et Tore (en bas) ont réussi à capter quelques images de la planète rouge.

Mars photographiée par Tore à Latoue le 17 octobre à 23h43

Observer le ciel profond en visuel assisté

Le 8 septembre 2020 à l’observatoire à Saint-Médard.  Équipés de smartphones et de tablettes, nous avons vu des amas globulaires, des nébuleuses et des galaxies apparaitre dans nos écrans. Des images venues en direct de l’eVscope de Tore, qui en 2018 a répondu positivement à l’invitation à financement participatif au développement de ce type de télescope, appelé « visuel assisté ». Le but de ce nouveau type d’instrument n’est pas d’obtenir des astrophotographies de grande qualité, mais de pouvoir montrer des objets du ciel profond plus détaillés que ce qu’offre un télescope normal en visuel, et en plus, de partager les images avec plusieurs observateurs en temps réel.

La Nébuleuse d’Haltère, située dans la constellation du Petit Renard (Vulpecula) à environ 1 200 années-lumière. Photo: eVscope – 5 minutes d’exposition.

Durant deux heures nous avons pu voir une dizaine d’objets, comme les amas planétaires d’Haltère (photo ci-dessus) et de la Lyre et l’amas globulaire M 15 de Pégase, la nébuleuse de Lagune (photo ci-dessous), ainsi que les galaxies d’Andromède et du Triangle. Toutes les images sont disponibles ici.

La Nébuleuse de Lagune, dans le Sagittaire. Il s’agit d’un immense nuage d’hydrogène et de poussières éclairé par une étoile supergéante bleue. La taille de la nébuleuse est d’environ 110 années-lumière et sa distance tourne autour de 5 000 années-lumière ce qui lui donne un diamètre apparent trois fois plus important que celui de la pleine Lune. Photo: eVscope – 7 minutes d’exposition. La netteté n’est pas parfaite ici: on aurait dû réutiliser le masque de Bahtinov après une heure d’observation.

En mème temps, pour une comparaison purement visuelle, Michel nous a montré les mêmes objets dans son Dobson de 20 cm et Didier dans les grandes jumelles du club.  Et enfin, Roland a pris une belle image de la nébuleuse de Lagune pour illustrer ce qu’est la vraie astrophotographie.

Pour tester les capacité de son eVscope, Tore à demandé, à l’aide de son téléphone, au télescope de s’orienter vers un groupe de galaxies extrêmement lointain – le Quintette de Stephan – dont la plupart des membres sont à environ 340 millions d’années-lumière de la Terre, avec des magnitudes apparentes entre 14 et 16. Une minute de suspense….et voilà: quelques faibles « nuages » faisaient leur apparition au centre de l’image. Encore quelques minutes, et il n’y avait pas de doute – les cinq galaxies était!

Un groupe de quatre galaxies en interaction violente situé à environ 340 millions d’années-lumière avec une cinquième galaxie spirale à 41 millions a.l. Photo: eVscope 7 minutes d’exposition, avec une image insérée prise par le télescope Hubble. La galaxie spirale est bleu-violet sur la photo de Hubble. Plus d’info: https://fr.wikipedia.org/wiki/Quintette_de_Stephan.

À l’extérieur, un eVscope ressemble à un « Newton » ordinaire de 114/450 mm. Mais à l’intérieur, le miroir secondaire a été remplacé par une caméra de type CMOS qui normalement prend une photo chaque 4 secondes. Les photos sont traitées et empilées immédiatement par un ordinateur intégré dans la monture du télescope. Le résultat est envoyé vers un oculaire électronique, mais aussi vers les téléphones et les tablettes connectés, grâce au réseau wi-fi de l’eVscope et son application « Unistellar » pour iOS et Android, disponible gratuitement sur Internet. C’est aussi l’application qui permet de piloter le télescope, mais il suffit de donner un désignation ou des coordonnées d’un objet au télescope: grâce à un système d’astrométrie interne, le télescope va trouver l’objet et le centrer automatiquement.

La soirée a bien confirmé que ce type d’instrument est bien adapté pour montrer le ciel profond au grand public. Donc, idéal pour un club d’astronomie pour des séances ouvertes à tout le monde. Cependant, il faut souligner que l’eVscope n’est pas du tout fait pour observer les planètes, ni la Lune. Il s’agit plutôt d’un instrument supplémentaire, à un prix assez élevé (presque 3000 euros), mais avec lequel on peut très facilement et rapidement se familiariser avec des objets qu’on n’a peut-être jamais eu le temps ou la chance d’observer avant.

Une comète au-dessus du Comminges

La comète C/2020 F3 Neowise continue à nous émerveiller. Ici, au-dessus de Sepx, vue par quelques membres du Club et des amis le 18 juillet 2020 vers minuit. Cliquer sur la photo pour l »agrandir.

Le lendemain, c’était au tour des latois de se retrouver au Turon pour admirer la comète dans la constellation de la Grande Ourse. Cliquer sur la photo pour l »agrandir.

Neowise en gros plan, photographiée par Yoan tôt le matin du 12 juillet 2020 à Estadens avec un télescope. Cliquer sur la photo pour l »agrandir.

Vous trouverez plus de photos de la comète ici, avec toutes les informations sur les prises.

À partir du 10 juillet, la comète est devenue circumpolaire, ce qui signifie qu’elle peut être observée toute la nuit. Dans le sud de la France, elle reste très proche de l’horizon. Donc, il est indispensable de trouver un lieu où l’horizon est bien dégagé vers le nord-ouest le soir (ou vers le nord/nord-est le matin). Pour le moment (fin juillet), la comète est visible à l’œil nu à partir de 23 heures, mais chaque jour elle perd un peu de luminosité en s’éloignant du soleil. Pour la trouver, vous pouvez consulter la carte de Stelvision ici.