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Deux couches du Soleil actif

À gauche, la photosphère – la ‘surface’ du Soleil – photographiée en lumière visible par Pierre à Loures-Barousse le matin du 19 avril 2024. À droite, la chromosphère – la couche plus haute, plus chaude et plus active – photographièe en lumière H-alpha par Tore à Latoue quelques heures plus tard. Cliquer sur les photos pour les agrandir.

Le Soleil change de rythme tous les 11 ans environ. Son activité augmente ou diminue, avec des conséquences pour la Terre. Pour le cycle actuel, le point culminant de son activité, appelé maximum solaire, devrait arriver en 2024 ou début 2025. Les photos ci-dessus le confirment: un grand nombre de taches solaires visibles dans la photosphère, et des éruptions et des champs magnétiques très tordus au-dessus des taches dans la chromosphère.

Stages: photographier le ciel profond

La galaxie de Bode, M81, dans la constellation de la Grande Ourse. Photo basée sur 15 poses de 3 minutes prises avec la lunette dans l’observatoire du CAC-31 le 6 mars 2024. Cliquer sur la photo pour l’agrandir.

Début mars, cinq membres du club ont suivi plusieurs stages d’astrophotographie. Equipée de caméras astronomiques, un moteur de mise au point et un générateur de lumière pour des « flats », la lunette de 150/1050 mm dans la coupole a servi d’instrument de démonstration. Tout cela, guidage et astrométrie inclus, a été géré par le logiciel NINA. Depuis son introduction en 2016, ce logiciel open-source, entièrement gratuit et disponible en français, est devenu un standard parmi les astronomes amateurs qui souhaitent photographier des objets du ciel profond.

Pour le traitement des images, nous avons choisi de plonger dans monde de SIRIL, un autre logiciel récent et gratuit qui s’est aussi établi comme un « standard ». SIRIL s’occupe de l’étalonnage, l’alignement et l’empilement des images, c’est-à-dire du pré-traitement, mais contient aussi plusieurs fonctions importantes pour traiter l’image.

De plus, un stage a été dédié au logiciel GIMP, une alternative gratuite à Photoshop, qui sert à donner à l’image une belle touche finale.

Quand une étoile en éclipse une autre

L’étoile Algol (Beta Persei), normalement d’une magnitude de 2.1, photographiée au milieu de l’éclipse. Sa luminosité a baissé lentement pour arriver au même niveau que celui de sa voisine, l’étoile Rho Persei, qui brille avec une magnitude constante de 3.4. En haut à droite, la constellation de Cassiopée, et en bas, à gauche, les Pléiades. Photo prise par Tore avec un Canon reflex et un objectif Samyang de 14mm. Cliquer sur la photo pour l’agrandir.

Le 17 décembre 2023, pendant la soirée du Club, on a pu observer comment l’étoile Algol A a été lentement éclipsée par sa compagne, Algol B. La luminosité de l’astre, normalement de magnitude 2.1, a baissé d’une magnitude de 1.3 (soit environ 70% de sa luminosité) pendant les 3 heures et demie avant de retrouver sa luminosité normale 3 heures et demie plus tard. L’éclipse a lieu tous les 2.87 jours.

La variabilité de la luminosité d’Algol était connue des Egyptiens, mais n’a été mesurée pour la première fois qu’en 1783 par l’astronome amateur britannique John Goodricke. Voir ici pour des prédictions des minima d’Algol.

Les deux composants Algol A et B sont très proches, car ces étoiles ne sont qu’à 7.5 millions de kilomètres l’une de l’autre, soit 5% de la distance Terre-Soleil. Comme elles sont plus de 30 millions d’années lumière de chez nous, il n’est pas possible de les séparer, même avec les plus grands télescopes.